Né à Paris en 1951, Philippe Darnault y a fait ses études et une grande partie de sa carrière.
Il a grandi dans une famille où les livres étaient nombreux et en particulier ceux qui traitaient de la photographie. C'est donc à travers ces images rassemblées, racontant les paysages éloignés et les civilisations lointaines et à travers les regards des grands noms de la photographie qu'il a commencé à découvrir le monde.
Rien d'étonnant alors que depuis son plus jeune âge il ait eu entre les mains toutes sortes de boitiers pour assouvir sa soif d'images.
Si le peintre part de sa toile vierge pour construire son oeuvre, Philippe Darnault préfère commencer par sélectionner une de ses images et la façonne avec sa sensibilité du moment. La photographie est ainsi structurée, simplifiée, texturée, pour réparer un peu, dit-il, le désordre du monde, reprenant à son compte ce que disait Ansel Adams, l'un des plus grands photographes du XXème siècle : " On ne prend pas une photo, on la crée".
Deux artistes continuent également à construire sa vision du monde et agissent plus ou moins consciemment sur sa production photographique : le peintre Edward Hopper par l'évidence et la complexité énigmatique de l'oeuvre et le dessinateur Sempé pour le regard enfantin qu'il porte sur le monde.
C'est pourquoi, au hasard de ses promenades ou de ses voyages, il "crée" des instants de beauté et d'émotion.
Ses photos sont toujours le reflet de son émerveillement.
Pourquoi "Petite Pomme" ?
Le très beau livre d'Andréï Makine « Le Testament Français » évoque une séance photo à laquelle se prêtaient ses héroïnes et dont voici un court extrait :
… "Ces femmes savaient que pour être belles, il fallait quelques secondes avant que le flash ne les aveugle prononcer ces mystérieuses syllabes françaises dont peu connaissaient le sens : "pe-ti-te-pomme". Comme par enchantement, la bouche au lieu de s'étirer dans une béatitude enjouée ou de se crisper dans un rictus anxieux, formait ce gracieux arrondi. Le visage tout entier en demeurait transfiguré. Les sourcils s'arquaient légèrement, l'ovale des joues s'allongeait. On disait "petite pomme" et l'ombre d'une douceur lointaine et rêveuse voilait le regard, affinait les traits, laissait planer sur le cliché la lumière tamisée des jours anciens"...
Au moment de donner un nom à son activité, cette expression lui a paru immédiatement évidente.